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En dehors de ces escadrilles, trois groupes étaient donc formés. Le premier, destiné au rôle principal, comprenait trois divisions : les quatre grands cuirassés Mikasa (portant le pavillon de l’amiral Togo), Shikishima, Asahi et Fuji, auxquels se joignaient momentanément les deux croiseurs cuirassés Nishin et Kasuga, achetés en Italie un peu avant le début de la guerre ; puis, sous le contre-amiral Kamimoura, les 6 grands croiseurs cuirassés type Asama ; enfin une division légère de quatre ou six croiseurs protégés, ceux-là mêmes qui, dans la matinée du 27, reconnurent la flotte russe.

Le second groupe, dit escadre de croiseurs, comprenait 6 bâtimens non revêtus et le cuirassé refondu Chin-Yen[1], confiés au contre-amiral Uriu.

Le troisième groupe, dirigé par le contre-amiral Dewa, se composait des trois bâtimens spéciaux du type Matsoushima et de deux ou trois croiseurs[2].

Chacun des commandans en sous-ordre avait déjà reçu, sur le rôle qu’il avait à jouer, des instructions générales qu’il n’y aurait plus qu’à compléter un peu avant l’action suivant les circonstances particulières où cette action allait s’engager. En attendant, le groupe principal se tenait à Masampo, en face des Tsoushima, sur la côte de Corée ; le second à Shimonosaki et le troisième sous l’île Iki, ou à Sasébo (Kiou-siou).

A six heures du matin, le 27 mai, l’amiral Togo, prévenu par la télégraphie sans fil de l’approche de ses adversaires, appareille de Masampo et prescrit à ses détachemens de se réunir à lui au Nord du chenal oriental[3]. Les derniers ordres sont donnés ; les détachemens formés à l’avance se séparent du gros et marchent vers le Sud[4]pour se porter au moment favorable sur les derrières et sur les flancs des colonnes russes,

  1. D’après le rapport Enquist, qui donne d’ailleurs 9 navires à ce groupe.
  2. Le rapport Togo mentionne, sans autres explications, une division Togo (jeune), qui est peut-être la division légère, ou 3e division du groupe principal. Peut-être aussi avait-on formé une division spéciale de croiseurs auxiliaires, groupés autour d’un croiseur protégé.
  3. Incertitudes, — d’ailleurs assez peu importantes, — sur le point exact du lieu de rendez-vous.
  4. Rapport Togo. Cependant il semble bien (récit d’un officier japonais et rapport Enquist) qu’une division au moins, la division légère, sans doute, fut dirigée vers l’Est, où elle barra le chemin à la division Enquist. Ce groupe aurait emmené avec lui une escadrille de torpilleurs, qui s’abrita probablement à l’entrée du détroit de Shimonosaki.