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un équilibrage presque parfait des masses en mouvement.

Au début, on employait, pour l’allumage, des brûleurs qui ne permettaient pas « l’avance à l’allumage, » si importante pour provoquer l’explosion au moment le plus propice et, par suite, pour régler la vitesse du moteur. Actuellement l’allumage se fait exactement au moment voulu, par l’étincelle électrique que donne une bobine d’induction actionnée soit par des piles, soit par des accumulateurs, soit encore, ce qui vaut mieux, par des magnétos commandées par le moteur lui-même.

On conçoit facilement que pour obtenir d’un moteur à pétrole le rendement maximum, il faudrait pouvoir laisser aux gaz chauds que donne l’explosion la faculté de transformer toute leur chaleur en travail mécanique. Le travail utile sera donc, dans un moteur à pétrole, d’autant plus grand que la température, lors de l’expulsion des gaz brûlés, sera plus basse et la température à la fin de l’explosion plus élevée. Mais un moteur, quel qu’il soit, ne peut marcher que si ses organes sont continuellement graissés. Or, au-dessus de 350 degrés environ, les huiles de graissage les plus résistantes se décomposent. Il est donc nécessaire, tout en faisant marcher le moteur à une allure aussi chaude que possible, de modérer cette allure de façon que la température reste un peu au-dessous de celle où se décompose le lubrifiant : de là la nécessité du refroidissement. Au début, à raison de la faible puissance des moteurs, leur refroidissement se faisait par ailettes et même on se contentait de refroidir par l’eau la « chambre d’explosion » seule. Aujourd’hui, le cylindre, en entier, est refroidi par l’eau, dont la circulation est assurée soit par thermo-siphon, soit par pompe. L’usage de la pompe, d’ailleurs, se généralise de plus en plus.

Le carburateur, c’est-à-dire l’appareil destiné à mélanger la vapeur d’essence avec de l’air dans une proportion telle que l’explosion produise l’effet utile voulu, a été l’objet de soins constans. Le plus employé, pour l’instant, est le carburateur à pulvérisation, qui fonctionne comme un pulvérisateur de toilette. Seulement, dans les premiers carburateurs, le niveau de l’essence n’était pas constant ; il l’est maintenant, grâce à des dispositifs plus ou moins ingénieux.

Les changemens de vitesse s’opèrent encore, en général, par passages d’engrenages. Mais l’organe d’embrayage et de débrayage, c’est-à-dire l’organe, absolument indispensable, qui rend