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LE MENSONGE DU PACIFISME

Dans le courant du mois de mai dernier, j’ai reçu, comme la plupart des directeurs de journaux et de Revues, la lettre suivante :


Mon cher Directeur,

Le programme ci-joint coupera court, nous l’espérons, aux fantaisies des critiques qui déclarent qu’en améliorant les relations extérieures de la France et en l’enrichissant, nous l’affaiblissons !

Je tiens à vous envoyer personnellement ce programme, en vous demandant soit de le publier, soit de le recommander aux nombreux lecteurs de la Revue des Deux Mondes.

Nous vous en serons particulièrement obligés.

Votre très dévoué

D’ESTOURNELLES DE CONSTANT.


Les lecteurs de la Revue connaissent assurément le sénateur baron d’Estournelles de Constant, ancien député, ministre plénipotentiaire, membre de la Cour d’arbitrage de La Haye, et, d’ailleurs, le plus galant homme du monde, mais l’un des esprits les moins justes que j’aie rencontrés. A vrai dire, je ne sache guère que M. Louis Havet, de l’Académie des Inscriptions, qui le soit moins encore, ou mon autre confrère, de l’Académie des sciences morales, le vénérable M. Frédéric Passy. Adjoignons-leur le professeur Charles Richet, avec l’Anglais sir Thomas Barclay, et, — rencontre imprévue de la métrique latine avec la physiologie générale, — ils formeront à eux cinq ce que nous appellerons l’Etat-major du pacifisme.