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perfection le procédé électrométrique, Hoeber, Fraenkel et Farkas, ont obtenu les mêmes résultats.

S’il est vrai, — et nous n’en doutons point, — que l’acidité et l’alcalinité actuelles et vraies des liquides organiques dues à la présence des ions H et OH libres exerce une influence sur l’accomplissement des fonctions vitales, il faut donc reprendre ces études sur nouveaux frais. Il faut les pratiquer avec les ressources de l’électrométrie.

C’est ce que l’on a commencé à faire de divers côtés dans les laboratoires de physiologie. Au laboratoire de la Sorbonne, M. C. Foà a abordé, avec une extrême patience et une grande précision, une révision de ce genre. Le résultat constant de ses recherches est infiniment intéressant. Presque tous les liquides organiques qu’il a examinés sont sensiblement neutres, depuis l’urine humaine, à laquelle les médecins chimistes attribuent une acidité moyenne équivalente à celle d’une solution d’acide chlorhydrique qui contiendrait 1gr,8 d’acide par litre, ‘ jusqu’au suc pancréatique, qu’ils regardent comme très alcalin. Quant aux rares liqueurs qui s’écartent de la neutralité, telles que le suc intestinal, la salive parotidienne de la vache, la lymphe sanguine de l’escargot, leur alcalinité réelle est beaucoup plus faible que celle qu’on leur avait assignée. Toutes ces assertions erronées doivent être mises à la charge de la méthode titrimétrique qui, appliquée aux liquides complexes et presque toujours albumineux de l’économie animale, s’est montrée décidément un outil inférieur et. impropre aux services qu’on en attend.


A. DASTRE.