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REVUES ÉTRANGÈRES

UNE CAUSE CÊLËBRE ANGLAISE AU XVIIIe SIËCLE


Lady Jean, a stuay of the Douglas Cause, par Percy Fitzgerald,, 1 vol. in-8o illustré, Londres, Fisher Unwin, 1905.


« Le duc de Douglas était un personnage de l’intelligence la plus pauvre, vaniteux, ignorant, fantasque, passionné, irritable, et ne pardonnant jamais. Il possédait, avec cela, une agréable figure, et, dans sa jeunesse, avait beaucoup fréquenté la Cour, où lady Jean, sa sœur, avait été très en vue, étant une créature d’infiniment de beauté et de douceur. Cette lady Jean avait déjà été cause, autrefois, d’un duel qu’avait eu son frère avec lord Dalkeith… Quelques années après, en 1726, elle commença une flirtation avec un de ses cousins germains un certain capitaine Ker ; et le duc, qui était jaloux de sa sœur comme si elle avait été sa femme, ou qui peut-être s’imaginait qu’elle allait déshonorer sa famille, résolut de descendre jusqu’au fond de l’affaire. Il épia donc le jeune homme, le soir d’avant son départ du château de Douglas, et le vit entrer dans le boudoir de lady Jean pour lui dire adieu : sur quoi, saisi d’une fureur diabolique, il le poignarda. »

En 1746, vingt ans après l’aventure que nous raconte ainsi le chroniqueur C. K. Sharpe, lady Jean Douglas avait tout près de cinquante ans, étant née le 17 mars 1698 ; mais, par un véritable miracle, les années avaient passé sur elle sans lui rien enlever de sa « douceur » ni de sa « beauté. » Tous ceux qui l’ont connue à ce moment s’accordent à dire qu’elle paraissait avoir vingt ans de moins que son âge.