Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 27.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cardes. Le principe de la carde est très simple, c’est un peigne métallique. Dans les machines, ce peigne est continu, fait de rubans, plaques de cuir ou de caoutchouc armées de dents en fil de fer ou d’acier formant crochet. Il est enroulé sur un tambour qui tourne sans intermittence. Le coton est retenu par les dents du peigne au « grand tambour » autour duquel tournent avec des vitesses inégales, des « cylindres ou « petits tambours » dont la fonction est d’enlever le coton au « grand tambour. » D’autres organes ajoutés : les chapeaux, le briseur et le peigne détachent complètement l’ensemble de la carde et ont pour mission de nettoyer les fibres et de les transformer en un ruban homogène. Le ruban ainsi produit est enfin débarrassé de ces « boutons » et parfaitement régularisé par les « peigneuses ; » celles-ci arrivent au résultat désiré en faisant passer successivement sur le ruban, — préalablement tendu à chaque extrémité par des pinces, — des peignes de plus en plus fins ; leur action est complétée par le rattachement du ruban peigné au ruban précédent, pour obtenir un ruban continu[1]. » Le peignage fini, c’est le moment de l’étirage ou laminage qui termine la préparation.

Aussitôt commence le filage. Il a pour but « de transformer les mèches produites par les bancs à broches, en les soumettant à un dernier laminage et à la torsion nécessaire pour donner au produit le degré de finesse et de solidité voulues, puis de l’enrouler à mesure sur une bobine, qui remplisse deux conditions essentielles : celles d’être facilement transportables et de se dévider avec le moins de déchet possible, soit au dévidage pour en faire des écheveaux, soit au tissage, dans les différentes opérations[2]. » « Le procédé de filage varie selon l’emploi auquel est destiné le fil : tantôt on exige de lui une grande résistance à la traction et une élasticité particulière, c’est le fil destiné à la chaîne ; tantôt la torsion est moins importante, mais le fil doit être cependant assez résistant pour supporter les opérations du filage et du tissage, c’est le fil de trame[3]. » Le filage, qui se faisait autrefois à la main, se fait à présent au moyen de métiers qu’on peut ranger sous deux catégories, métiers continus, métiers renvideurs, mais que nous n’avons point à

  1. Jules Houdoy, ouvrage cité, p. 237 et 238.
  2. Saladin, la Filature de coton.
  3. Jules Houdoy, ouvrage cité, p. 239.