seulement ici l’élément ou la condition nécessaire du drame ; il fortifie l’idée, ou le thème, ou la thèse. L’enfant, même naturel, peut-être surtout naturel, est vainqueur, il est roi, et l’illégitimité de sa naissance ajoute encore à l’éclat de sa victoire et de sa royauté.
Ce drame de famille se passe entre un pâtissier-boulanger et sa femme, dans la boutique, l’arrière-boutique et le sous-sol ou le fournil de la pâtisserie-boulangerie. On n’aperçoit pas très bien la relation nécessaire entre le sujet de la pièce et la condition des personnages. Le monde, ou le « milieu, » ne s’imposait peut-être pas. Mais à la réflexion, d’autres rapports se découvrent. Depuis Favart, qui faisait des échaudés, il y a quelque chose de commun entre la musique et les gâteaux. La relation n’a point échappé naguère à deux devanciers de Zola et de M. Alfred Bruneau. Sur ce même théâtre de l’Opéra-Comique, auquel Favart avait d’abord donné son nom, un librettiste et un musicien qu’on ose à peine citer encore, Scribe et Meyerbeer, ont fait chanter par un des héros, pâtissier aussi, de l’Étoile du Nord :
- Achetez, achetez ! qui veut des tartelettes ?
- Voyez comme elles sont friandes et bien faites !
- Des macarons nouveaux
- Et de jolis gâteaux !
- Des nougats croustillans,
- Des échaudés brûlans
- Voyez comme ils sont beaux,
- Surtout comme ils sont chauds !
Voilà pour le côté professionnel. Et le caractère sentimental du personnage s’exprimait en ces termes :
- Amoureux vulgaires,
- Vos feux ordinaires
- Ne s’allument guères
- Que pour quelques jours.
- Pâtissier modèle,
- Ma flamme éternelle
- Et se renouvelle
- Et dure toujours.
C’est un peu la paraphrase du vers de Pyrrhus :
- Brûlé de plus de feux que je n’en allumai.
Surtout c’est comme un avant-goût, oh ! très léger, d’un mélange qu’on retrouve — terriblement épaissi — dans l’Enfant-Roi, de la