entreprises l’exposaient à des conflits judiciaires : en restaurant l’église du Saint-Sépulcre à Cambridge, elle y avait établi un « autel de pierre ; » réclamation du desservant ; les churchwardens[1], appuyés par un meeting des paroissiens, se déclarèrent pour l’autel ; la question fut soumise à la Cour consistoriale du diocèse d’Ely qui, le 25 juillet 1844, donna raison aux churchwardens ; mais le desservant en appela à la Cour des Arches, qui jugea au contraire, le 31 janvier 1845, que les autels de pierre étaient chose illégale dans l’Église d’Angleterre.
Ces nouveautés d’ornementation ou de cérémonial frappaient les yeux mêmes des ignorans et se trouvaient agiter des couches populaires que l’on eût eu peine à émouvoir pour des controverses purement doctrinales. On le vit au trouble que causa, durant plusieurs années, ce qu’on a pu appeler alors la « question du surplis. » Déjà, en 1842, l’évêque de Londres, Blomfield, qui donnait cependant d’autre part plus d’un gage aux adversaires des Tractariens, avait tenté, par scrupule de fidélité aux Rubriques, de rétablir l’usage du surplis. Le public, excité par le Record, organe des Evangelicals, se montra si hostile que le prélat recula[2]. Ce fut pis encore à Exeter : l’évêque de cette ville, de sympathies High Church plus prononcées que celui de Londres, crut devoir, en novembre 1844, rappeler à son clergé que le surplis était obligatoire pour le sermon. La clameur fut telle qu’il retira son injonction, en laissant toutefois, à ceux qui s’y croyaient tenus en conscience, la faculté de mettre le surplis. L’un des vicars[3]de la ville, le Révérend Courtenay, prétendit user de cette faculté. Mal lui en prit. Meetings populaires, attaques de presse, tout fut employé pour soulever l’opinion. Le vicar voulut tenir bon. Un dimanche de janvier 1845, il monte en chaire, revêtu du surplis ; aussitôt les deux tiers des assistans sortent tumultueusement de l’église ; à la fin du service, il est assailli, dans la rue, par une sorte d’émeute ; on le siffle, on le hue, et la police a peine à le protéger contre des violences matérielles. Vainement, sur le conseil de son évêque, renonce-t-il à renouveler sa tentative, on lui signifie qu’il a perdu la confiance de ses paroissiens et on l’oblige à donner sa démission. Il devait