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ne veut pas laisser perdre à Versailles ce caractère de souveraine grandeur qu’il importe de lui conserver, alors surtout qu’après avoir tenu la cité de Louis XIV en une longue et injuste disgrâce, on se plaît volontiers aujourd’hui à la considérer comme un des temples de l’art français.

Une telle étude n’est-elle point, d’ailleurs, en même temps qu’un service à la cause de Versailles, le meilleur hommage que l’on puisse rendre à ces travaux si intéressans, parfois si attachans, d’année en année plus nombreux[1], au sujet desquels Octave Feuillet, il y a longtemps déjà, exprimait ce vœu digne d’être rappelé et surtout exaucé : « Je pense qu’on devrait encourager cette suite de publications sur Versailles où l’histoire même de la France s’est concentrée pendant un siècle. Cette ville est une sorte de ville sainte dont les grands et petits souvenirs seront l’éternelle curiosité des lettrés et des rêveurs. » Les pouvoirs publics eux-mêmes ont commencé à comprendre cette obligation, qui s’impose à eux, d’étendre leur protection sur ces belles statues, ces admirables œuvres d’art de tout ordre, ces jardins, ces palais, en un mot cet ensemble unique, au sujet duquel, répondant à l’appel que lui adressait, en 1891, l’Association artistique et littéraire de Versailles, Gustave Larroumet, alors directeur des Beaux-Arts, n’hésitait pas à dire : « Versailles est un chef-d’œuvre qui appartient au monde entier, et notre devoir est de le conserver intact non seulement à notre génération, mais aux générations à venir. » Mais avant qu’on en fût venu à considérer comme vraie une telle assertion, à quels assauts, à quels dangers Versailles n’avait-il pas été exposé depuis 1789 !


I

Lorsque la Révolution éclata, Versailles n’était plus seulement le château et ses dépendances. Si le sol sur lequel la ville avait été bâtie continuait à faire partie du domaine du Roi, qui gardait le droit d’en disposer au gré de son bon plaisir, les maisons construites pendant les soixante dernières années n’avaient plus

  1. Il n’est que juste de signaler, outre les ouvrages précédemment cités, les articles, si documentés, de la Revue de l’histoire de Versailles, dirigée par M. Achille Taphanel, et les publications nombreuses dues à l’Association artistique et littéraire, depuis 1889.