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VERSAILLES
DEPUIS
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Quelque temps après le 6 octobre 1789, qui avait vu la révolution triomphante arracher de sa résidence officielle et déjà séculaire la royauté des Bourbons, un Parisien, visitant Versailles, écrivait : « Cette ville, qui m’avait paru éclatante de pompe et d’opulence à l’ouverture des États généraux, me semble si déserte et si pauvre que je suis tenté de me demander ce qu’elle est devenue… » Tout en s’atténuant au cours du dernier siècle, cette impression ne s’est jamais effacée. Versailles, le passé y dominant à jamais le présent, n’est plus et ne peut plus être qu’un souvenir. C’est pour avoir, par un lien durable, rattaché à ce souvenir l’existence même de Versailles que Louis-Philippe réussit à sauver d’une ruine définitive ce qui subsiste de la scène de l’une des plus retentissantes époques de l’histoire de la France.

Comme pour la période du Versailles royal[1], les récens travaux que nous avons précédemment rappelés, et quelques autres encore, permettront de fixer plusieurs points relatifs aux circonstances et aux faits qui préparèrent et amenèrent la transformation du château en un musée national. Ils nous aideront aussi à préciser, à propos d’une œuvre de restauration dès longtemps poursuivie, mais encore très incomplète, ce qu’il eût convenu, ce qu’il conviendrait de faire sans plus de retard, si l’on

  1. Voyez la Revue du 1er décembre 1904.