Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 25.djvu/888

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mon sang anime au loin de ses jeunes chaleurs
Le vieux monde où s’éveille un fraternel génie,
Et je vois se mêler, dans une ombre bénie,
Les gestes des contours aux regards des couleurs.

0 moment de beauté ! ne dussé-je connaître
Que ton extase brève en mon obscur chemin,
Je mourrais sans regret, j’aurais bien fait de naître !
 
Ce soir, j’ai possédé l’orgueil du songe humain,
Et, comme un oiseau vif qu’on prend à la fenêtre,
J’ai senti palpiter l’infini dans ma main !


FERNAND GREGH.