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comme on les a tout d’abord appelés, par tous ces brillans artistes qui ont tant contribué à l’évolution d’un art contemporain, on le verra en examinant toutes ces affiches dont beaucoup peuvent être assimilées à l’estampe par la technique, à la peinture pour la richesse de l’effet, et dans quelques-unes desquelles, comme celles de Chéret, de Willette, de Toulouse-Lautrec, on trouve autant de talent que dans beaucoup des tableaux des Salons.

Tous les grands faits de l’histoire de Paris[1], les souvenirs de vingt siècles, ses transformations à travers les âges, sa physionomie même caractérisée par la diversité des monumens qui en constituent la beauté, les personnages qui l’ont illustré, tout ce passé inséparable de l’histoire même de la France, se trouvent évoqués, dans le livre de M. Hippolyte Bazin, avec une érudition qui, suivant l’expression de M. Theuriet, dans son instructive et éloquente préface, donnent une très claire vision de chaque époque historique et de chacune des œuvres architecturales qui en ont caractérisé les commencemens, l’apogée et le déclin. Les dessins de M. Nelson Dias exécutés d’après nature ajoutent à l’intérêt de l’ouvrage que le sujet suffit à recommander.

C’est un tableau complet de l’Hôtel de Ville de Paris[2] que nous présente l’ouvrage de M. Marius Vachon, dont la première édition de grand luxe tirée à un petit nombre d’exemplaires à l’occasion de l’Exposition de 1900 n’avait pas été mise en librairie.

Au nombre des ouvrages à la fois les mieux illustrés, les plus intéressans et les plus utiles, puisqu’ils ont pour principal objet de nous faire pénétrer dans notre beau pays de France, dans ses provinces les plus originales et les plus pittoresques, il faut mettre en première ligne La Bretagne[3]. On sent vraiment palpiter l’âme de la race celtique dans ces pages où M. Gustave Geffroy fait si bien sentir ce qu’il a ressenti lui-même. Ses descriptions ont l’attrait captivant de la belle et mélancolique terre d’Armor, où la pensée s’enlève et s’envole comme la mouette sur la vague tumultueuse, où les lames, les nuées et les fleurs ont des teintes changeantes si pures, si lumineuses et si douces, tandis que la physionomie de la race révèle l’amertume résignée, la gaîté fine, la douceur héroïque.

L’étude la plus générale et la plus complète que l’on puisse faire sur Rome[4], sur la Ville Éternelle, qui a hérité des monumens des Empereurs et des Papes, — on la trouvera, savamment et brillamment développée, des origines à nos jours, dans l’ouvrage de M. Émile

  1. Charles Delagrave.
  2. Plon.
  3. Hachette.
  4. Laurens.