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C’est pourquoi la loi devrait s’efforcer d’atteindre ce but et préciser la marche à suivre pour arrêter, chaque année, le tableau d’avancement :

Confier le soin d’assurer les listes de choix aux supérieurs hiérarchiques des officiers ; et, par-dessus eux, aux commandans de corps d’armée et aux inspecteurs d’armée, pour les officiers de toutes armes ; au chef d’état-major de l’armée, pour les officiers du service d’état-major. Éviter les commissions de classement ; elles ont l’inconvénient de toutes les assemblées : leurs décisions sont anonymes. Laisser à chaque chef la responsabilité de ses choix, qui devront être faits au grand jour, et mis à l’ordre de ses troupes.

Charger le Conseil supérieur de la Guerre de fondre ces listes, et de faire les dernières éliminations, dans les limites de nombre fixées par le ministre.

Spécifier que le ministre n’intervient pas dans la désignation des officiers à porter sur les listes. Il reçoit de ses subordonnés le tableau d’avancement, tout fait, et établi aux époques et dans les limites fixées par ses ordres, de même qu’il accepte, sans y toucher, la liste d’ancienneté résultant des notes et des examens de sortie des écoles.

Son rôle est plus élevé. Il consiste à veiller à l’intérêt de l’État ; à sauvegarder le recrutement des hauts grades de l’armée ; à exiger avec fermeté que le choix repose à la fois sur l’étendue de l’instruction, et sur l’amour du métier, l’activité physique et intellectuelle, le bon sens, le jugement, le caractère, le dévouement sans limites à la patrie.


GENERAL ZURLINDEN.