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DEVANT SÉBASTOPOL

SOUVENIRS MILITAIRES DE LA GUERRE
DE CRIMÉE[1]


I

« Au camp du moulin d’Inkermann, 17 avril 1855[2].

«… Nos travaux sont toujours pénibles, mais on se fait à tout. Je pense que, dans peu de temps, on entreprendra quelque chose de décisif ; c’est notre désir à tous.

Pélissier a donné une nouvelle activité aux travaux du vieux siège, et nous travaillons ferme aux approches de la tour Malakoff ; mais, chaque jour, nous avons de nouvelles pertes à déplorer.

Hier, nous assistions aux obsèques du général du génie Bizot et du commandant Masson de la même arme. Blessés, il y a quatre jours, dans les tranchées, ils sont morts de leurs blessures, qui cependant ne paraissaient pas graves.

Bizot était fort estimé de tout le monde ; c’est lui qui a

  1. Ces lettres sont extraites d’un livre qui paraîtra prochainement chez l’éditeur Henri Charles-Lavauzelle sous le titre : Afrique et Crimée, où le général Hardy de Périni fait l’historique du 11e léger, — le 86e de ligne, — et retrace, d’après la correspondance de son père le colonel Hardy et d’autres officiers, les principaux événemens et faits d’armes auxquels ils prirent part en Afrique et en Crimée de 1850 à 1856. Au moment où la défense de Port-Arthur occupe l’attention du monde, il nous a paru intéressant de publier ces chapitres sur le siège de Sébastopol.
  2. Le colonel Félix Hardy à sa femme.