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firent plus tard du chalumeau à hydrogène pour l’étude de la métallurgie des métaux du platine.

Enfin la question du chauffage des fours ordinaires, après de grandes discussions, a été fixée, comme pratique et comme théorie, par les travaux d’Ebelmen et les importantes recherches de Siemens. A chacune de ces étapes, correspond un ensemble de découvertes, soit que l’étude d’un certain nombre de réactions fût poussée plus loin, soit que de nouveaux composés vinssent enrichir la science et finalement l’industrie. Mais le chalumeau à oxygène et à hydrogène ne permet d’atteindre qu’une température de 1 800°. Le point de fusion du platine, mesuré par Violle est de 1 775°. Il était utile d’étudier nos réactions chimiques au-delà de cette température.

Lorsque nous avons voulu reproduire le diamant, nous avons vite reconnu que nos recherches devaient s’étendre et embrasser l’étude des différentes variétés de carbone. Cette question, ainsi généralisée, comprenait un chapitre intéressant qui était celui de la solubilité du carbone dans les métaux en fusion. Comme un certain nombre de ces métaux avaient un point de fusion très élevé, nous avons entrepris des expériences au moyen du chalumeau à gaz oxygène et hydrogène.

Dans ces conditions, la fusion du métal, en présence d’un excès de charbon, se produit dans une atmosphère riche en vapeur d’eau, c’est-à-dire oxydante. D’autre part, la combustion du charbon et la vapeur du carbone fournissent un milieu réducteur. De telle sorte que, si l’on n’atteint pas une température constante, il est impossible d’obtenir un équilibre défini entre ces différentes réactions. De plus, on n’arrive pas, dans ces conditions, à des réactions complètes, et les résultats sont variables d’une expérience à l’autre.

Déjà différens chercheurs, parmi les savans et les industriels, avaient tenté d’utiliser la température élevée de l’arc électrique, découvert il y a un siècle, par Humphry Davy. Mais ces essais ne pouvaient être poursuivis avec succès, avant la mise au point de la machine dynamo-électrique. La découverte de Gramme et le perfectionnement continu des dynamos mettaient enfin, dans la main des chimistes, une source puissante de courant électrique qu’il était facile de transformer en chaleur.

Par une coïncidence assez curieuse, notre science a pu, en quelques années, reculer les frontières connues de la chaleur et