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LES RELATIONS
DE LA
CHIMIE MINÉRAE
AVEC LES AUTRES SCIENCES[1]

La chimie, jeune comme science, voit ses premières applications remonter au berceau même du genre humain. Dès que l’homme, dans sa lutte avec la nature, eut pris possession de son individualité, son esprit d’observation lui permit de reconnaître quelques-uns des phénomènes qui se produisaient autour de lui, puis d’en poursuivre l’étude. Il comprit l’importance du feu ; il reconnut bientôt que certaines substances métalliques pouvaient remplacer le silex dans la fabrication des armes. Dès lors, il apporta tous ses soins à cette primitive métallurgie du cuivre dont nous trouvons encore des exemplaires, plus ou moins transformés, dans les premières fondations de Babylone. Ce sont là des témoins peu explicites de la plus lointaine de nos civilisations.

Du reste, nous avons si bien apprécié cette importance du métal dans les différentes périodes de l’humanité que, sous un seul nom, nous avons confondu tous les siècles qui ont utilisé le même métal. Après l’âge du cuivre viendra l’âge du bronze. Au même moment l’or, qui va se rencontrer à l’état natif, sera connu et travaillé au marteau. Le fer, d’une préparation beaucoup plus difficile, ne pourra être utilisé que plus tard.

  1. Nous croyons devoir avertir le lecteur que quelques-unes de ces idées ont servi de matière à une conférence faite au Congrès des Arts et des Sciences de Saint-Louis.