Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 23.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
MARINE MARCHENDE RUSSE

I
LES GRANDES COMPAGNIES DE NAVIGATION
LA COMPAGNIE RUSSE. — LA FLOTTE VOLONTAIRE. — L’EST-CHINOIS

Au moment où éclata la guerre actuelle, la marine marchande russe venait d’entrer dans une période d’organisation et d’accroissement. Longtemps négligée par le gouvernement, elle était devenue de sa part l’objet d’une active sollicitude. Les Russes avaient compris de quel secours pouvait leur être, dans leur mouvement d’expansion en Asie, une marine marchande, puissante et prospère. Aussi avaient-ils entrepris, sous la haute et intelligente direction du grand-duc Alexandre Mikhailovitch, de développer cette industrie demeurée chez eux à l’état naissant, de la perfectionner et de la mettre peu à peu en état de remplir le rôle qui lui était destiné. Telle est l’œuvre que la guerre russo-japonaise est venue subitement interrompre et ajourner.

Quelles étaient, à la veille de cette guerre, l’importance et la composition de la marine marchande russe ? Quelles sont les difficultés à vaincre ? En quoi consistent les améliorations que le gouvernement se proposait d’appliquer ? C’est ce que nous voudrions essayer d’indiquer dans cette étude[1].

  1. Nous tenons à remercier de leurs utiles renseignemens : le commandant de Cuverville, attaché naval à l’ambassade de France en Russie ; MM. Barré-Ponsignon, consul de France, et Eugène Charlat, vice-consul à Saint-Pétersbourg ; M. Pradère-Niquet, consul à Helsingfors ; M. Lebrun, consul à Riga, et M. Sauvaire, consul à Odessa.