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LE GOUVERNEMENT
DE LA
DÉFENSE NATIONALE

LA CONQUÊTE DE LA FRANDE
PAR LE PARTI RÉPUBLICAIN
II[1]


I

De ces sommets qui élèvent au-dessus de lui leurs hauts promontoires de calme, le Midi apparaît bas et vaste, comme une mer déroulant la faible houle de ses ondulations aux caresses du soleil, et, comme sous de légers embruns, lumineux sous une poussière d’or. Les montagnes qui le dominent au Nord ne lui font pas une barrière continue : elles laissent ouvertes deux brèches par où il contourne leur base et pénètre au-delà de leur rempart. Entre le fossé de la Gironde et le mur du Cantal, les vallées du Périgord et du Quercy communiquent de plain-pied par plusieurs couloirs, et font insensible le passage d’une région à l’autre : ce sont les petites entrées du Midi. La grande s’ouvre entre le Massif central et les Alpes, où la vallée du Rhône laisse pénétrer largement, jusqu’aux abords de Lyon, le climat de la plaine chaude.

Dans ces contrées la vie circule plus rapide et plus ardente. Là, une double partialité de la nature supprime les plus dures

  1. Voyez la Revue du 15 août.