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excellente : ils furent battus par 219 contre 143 voix. Leur défaite fut saluée par des cris de joie, la populace cherchait les ministres pour les jeter à l’eau. Hansemann, qui avait quitté la salle avant la fin du vote et qui n’avait pas été reconnu, acheta en route des placards illustrés, où l’on représentait les sept ministres à la potence. Les ministres donnèrent leur démission au Roi, qui se débattit pendant longtemps, qui rédigea un message que les ministres refusèrent de contresigner. Il dut se décider à les remplacer par le général de Pfuel, Bonin, Erchmann. C’était le commencement de la réaction.

Le 21 septembre, un arrêté royal nomma Hansemann chef de la Banque de Prusse, avec 5 000 thalers d’appointement et 1 000 thalers d’indemnité de logement ; Frédéric-Guillaume IV tenait à reconnaître les services et la compétence de son ministre ; il s’élevait au-dessus des préventions et des antipathies de son entourage. Le chef de la Banque était un fonctionnaire représentant l’Etat, nommé par le Roi, le directoire de la Banque lui était subordonné. Ce poste avait été créé durant la période de gouvernement absolu, il avait été confié à des ministres et comme ceux-ci avaient laissé pleine liberté d’action au président et à ses collègues du directoire, on avait évité les conflits qui allaient surgir. Hansemann ne considéra point les fonctions de chef de la Banque comme purement honorifiques, bien que la Kreuzzeitung, qui le traitait de charlatan politique, l’accusât de s’être découpé dans la chair des contribuables une grasse sinécure. Il porta son attention sur deux points : assurer la solidité absolue de la Banque et accorder au public toutes les facilités compatibles avec une bonne gestion. La politique extérieure, la crainte d’une guerre européenne (1849-1830) pesaient sur les affaires et empêchaient la reprise de se faire. Hansemann, dans les deux ans et demi qu’il fut à la tête de la Banque, élabora plusieurs projets qu’il ne put mettre à exécution. Il était convaincu qu’un établissement privé valait mieux qu’une institution purement gouvernementale ou qu’une institution mixte comme l’était la Preussische Bank ; il redoutait l’absorption des ressources de la Banque par l’Etat dans les momens de crise, absorption qui était nuisible au commerce et à l’industrie ; il craignait aussi qu’en cas de guerre malheureuse, les capitaux se trouvant à la Banque ne fussent considérés comme propriété de l’Etat et confisqués par l’ennemi.