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REVUES ÉTRANGÈRES

ÉTUDES NOUVELLES SUR LA GREFFE DES PLANTES

La pratique de la greffe est vieille comme les jardins eux-mêmes. Les horticulteurs de tous les temps y ont eu recours ; et c’est à elle, en partie, qu’est due la beauté de nos parterres et l’excellence des fruits de nos vergers. Des livres chinois d’agriculture et d’horticulture, qui remontent au-delà du XIe siècle avant notre ère, mentionnent le greffage des arbres fruitiers ; Aristote en parle en divers endroits de ses ouvrages ; le plus savant des Romains, Varron, en disserte ; Caton en décrit les procédés ; et Virgile, enfin, dans le deuxième chant des Géorgiques, en exalte les merveilleux effets. Les plus anciens jardiniers ont donc connu cet art ; mais, apparemment, ils l’ont mal connu, puisque, de nos jours, il présente encore tant d’obscurités que l’Académie des Sciences décerne ses récompenses aux savans qui en éclairent quelque point. Au mois de décembre dernier, la savante compagnie, sur le rapport de M. Guignard, accordait le prix de physiologie de la fondation Philipeaux à M. Daniel, maître de conférences de botanique à la Faculté de Rennes, pour les travaux qu’il poursuit depuis une quinzaine d’années sur ce sujet. La science et la pratique sont également intéressées à ces recherches. Quelques-uns de nos lecteurs nous sauront peut-être gré d’en donner ici un bref exposé.


I

La multiplication par greffe est considérée, depuis des siècles, comme un des moyens les plus sûrs de reproduire avec facilité et de