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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




12 juillet.


La commission d’enquête sur l’affaire dite des Chartreux a terminé sa tâche : elle a choisi pour rapporteur M. Colin, et M. Colin a fait son rapport. Les choses sont donc très avancées, mais rien n’est encore achevé, et, au moment où nous écrivons, la discussion publique n’a pas eu lieu. Faut-il en attendre grand’chose ? La Chambre a montré depuis quelques jours, à maintes reprises, qu’elle ne voulait pas renverser en ce moment le Cabinet, ni même un de ses membres : dès lors, tout est permis au Cabinet et à ses membres. On l’a vu très clairement, en ce qui concerne M. le ministre de la Guerre, à propos du commandant Cuignet. On l’a vu non moins clairement, en ce qui concerne M. le ministre de la Marine, dont le désordre administratif, constaté par la Commission d’enquête, — car lui aussi en a une, — laisse la majorité indifférente. Après cela, on ne peut guère compter sur la Chambre pour ouvrir une crise ministérielle à la veille de se séparer. Après avoir doublé et redoublé le cap des tempêtes, le cabinet entrera dans l’Océan pacifique des vacances.

Donc, M. Colin a déposé son rapport. Les conclusions en sont favorables à M. Edgar Combes, en ce sens que la Commission déclare que de l’enquête, « telle qu’elle a été ordonnée, » n’est résulté aucune preuve de l’accusation portée contre lui. Il s’agissait, on s’en souvient, du million autour duquel M. Besson a fait tant de bruit : mais, quand il a fallu prouver ce qu’il avait avancé, M. Besson s’est dérobé. La Commission proteste et propose à la Chambre de protester énergiquement « contre l’altitude des accusateurs qui se sont refusés à justifier leurs accusations. » Elle regrette aussi « certains abus de pouvoir