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ici dans les salons une manière de succès de circonstance[1]. Mais je vous ennuie de nos sornettes. Vous êtes plus sensés et plus heureux là-bas dans votre vie saine au coin de votre feu et sous l’arbre de Noël tout illuminé ! Quelques vraiment beaux livres et les cimes immortelles en face, cela dispense et console de beaucoup. J’y reviens souvent en idée, en regret plus qu’en désir. Je ne désire plus. Être aussi pourtant avec vous quelque soir comme ceux que vous me peignez et que je sais, ce serait bien doux.

« Amitiés à tous, baisers aussi, oui, même à vous, mademoiselle Sylvie, qui ne pouvez plus fuir sur vos montagnes : il est vrai que je suis bien loin.

« Adieu, chers amis.


« Voici, chère Madame et amie, quelques petites commissions encore.

« D’abord remerciemens à l’excellent M. Monnard pour la note du Ronsard. J’ai oublié de lui donner l’adresse du libraire, M. Toulouse, que voici : rue du Foin-Saint-Jacques, n° 8. Veuillez-la lui transmettre bien copiée sans pattes de mouche. Et puis remerciemens à vous, cher Olivier, pour la note d’armoiries.

« On va faire ici une petite édition des nouvelles de M. Töpfler de Genève : j’y mettrai une petite notice. J’ai besoin d’y citer deux strophes sur le Léman, ce lac sans mémoire… où ne fleurit pas le laurier. Mais mes Deux voix sont perdues, elles sont restées (hélas ! ) chez de jeunes personnes, chez qui j’ai laissé bien des choses tendres et des parties de moi-même. Il faut donc que de votre écriture, chère Madame, à pattes de mouche ou non, vous me rendiez copiées ces deux strophes.

« A vous.

« SAINTE-BEUVE. »

  1. Lamennais venait de publier son Esquisse d’une philosophie, et Pierre Leroux son livre : De l’humanité.