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sommes les mieux payés : cette inégalité dépend purement du hasard de celui qu’on remplace ; M. Naudet avait un bon lot, et je l’ai eu.

« On est donc (M. Guillon et M. de Féletz ne prenant guère part active) en tétrarchie, chacun son jour de séance de dix heures à trois heures, au public, quel ennui ! mais c’est tout.

« Pardon ! et la garde nationale ! ! !

« Voilà pour votre amitié qui s’intéresse à cela tout autant que ma mère, la seule de nous deux qui en soit joyeuse. Embrassez les chers aimés, et que la maman embrasse pour moi le petit Charlot ! Mille tendresses à Mme Olivier et à tous, et à vous, cher ami, et père glorieux. »


20 septembre 1840.

« Cher Olivier,

« C’est encore à vous que j’écris jusqu’à ce que Mme Olivier m’ait certifié de sa belle main qu’il n’est plus question d’aucun bobo et que tout est dans l’ordre accoutumé. J’espère que vous êtes toujours bien, petit, père et mère. M. Zündel, que j’ai vu l’autre matin, avait reçu une lettre de vous. J’ai oublié dans les dernières de faire compliment à M. Urbain de son héritage à mi-côte : est-il toujours à ce château qu’il faisait valoir ? où va-t-il se retirer tout à fait dans ses loyers de propriétaire ? Dites-moi des nouvelles de ce côté.

« Puisque ces vers sont de Mme Olivier, c’est que, poète comme elle a toujours été, elle a pris près de vous une main plus ferme, un peu de ce gantelet qui ne nuit en rien aux naturelles beautés. Honneur à tous deux !

« J’ai commencé avant-hier pour la première fois mon service : cinq heures sans autre chose que de répondre à tout venant ; je m’en suis tiré assez bien pour cette première fois. Allons, je serai libraire et bouquiniste très achalandé tous les trois et quatre jours ; le reste du temps je serai cachément ce que je pourrai, ou poète, ou rien du tout.

« Vous n’avez pas reçu par la poste cette feuille imprimée, parce que le remords d’indignation m’a pris : elle seule l’a eue entre les mains, c’est assez[1].

  1. Toujours le Dernier Rêve.