Millions de yen | |
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Nouveaux impôts ou surtaxes | 68 |
Plus-values du budget, réductions de dépenses, suspensions de travaux publics pour ports, chemins de fer, etc. | 47 |
Fonds de réserve existant | 50 |
Bons du Trésor à 5 ans | 100 |
Emprunt temporaire à la Banque du Japon | 31 |
Emprunts publics à émettre | 280 |
Total égal à celui des crédits ouverts | 576 |
Une fois les emprunts émis, il faudra en assurer le service par des élévations d’impôts. La Russie, par la transformation graduelle, à laquelle elle procède depuis plusieurs années, de la propriété rurale collective en propriété individuelle, a donné, une base plus solide à son système d’impôt foncier : celui-ci varie, selon la qualité des terres, entre moins d’un centime et 47 centimes par hectare. Au Japon, en 1903, 14 millions de tan[1], c’est-à-dire environ un million et demi d’hectares, sur une superficie totale d’environ 42 millions d’hectares, étaient taxés à raison de 3,30 pour 100 sur une valeur cadastrale de 1 395 millions de yen, soit 3 570 millions de francs, et fournissaient un revenu d’environ 118 millions de francs. A première vue, il semble donc que la terre, au Japon, soit plus frappée qu’en Russie ; pour faire une comparaison tout à fait exacte, il faudrait examiner la valeur moyenne respective du sol ; nous arriverions sans doute à constater que la surface impropre à la culture est relativement plus étendue chez la seconde. La taxe sur le sake rapporte cinq fois moins au Japon que le monopole de l’alcool à la Russie, alors que la proportion de la population est d’environ 1 à 3 : il semble qu’il y ait là pour le Japon une ressource en réserve. Les taxes locales y paraissent, au contraire, déjà lourdes. Quant à l’impôt sur le revenu et à la taxe sur les affaires, qui correspondent à ce que sont en Russie l’impôt de 5 pour 100 sur les coupons, les patentes et les taxes qui frappent les sociétés anonymes, l’élasticité en dépend avant tout de l’allure que prendront les deux pays après la guerre ; il serait oiseux de rapprocher aujourd’hui sous ce rapport leurs forces contributives. Nous ne pouvons que constater l’énergie des deux adversaires en présence, énergie qui se traduit sur le terrain financier
- ↑ 10 tan = 2 acres 4 507 = 1 hectare.