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sur les affaires est inscrite aux recettes pour une somme à peu près égale à celle qui est demandée à l’impôt sur le revenu : environ 7 millions. L’établissement en remonte à 1896 ; elle laisse de côté les petits négoces, qui acquittent le plus souvent des taxes locales ; elle frappe les diverses catégories de commerce et d’industrie, rangées à cet effet en neuf classes, d’une triple imposition, établie à raison du capital de l’affaire, de la valeur des immeubles ou, dans certains cas, du volume des transactions, et enfin du nombre des employés.

La taxe sur le sake ou bière de riz, la boisson nationale, correspond à nos impôts sur les boissons et l’alcool. Elle alimente le plus gros chapitre du budget japonais, dont elle constitue plus du quart, 66 millions de yen. Depuis 1871, elle a déjà subi des transformations nombreuses ; c’est en 1901 qu’elle a été remaniée pour la dernière fois ; elle varie selon la nature du liquide auquel elle s’applique. Dans les cas les plus nombreux, elle est de 16 yen, environ 40 francs par koku (équivalant à 180 litres), et de trois quarts de yen (75 sen) par degré d’alcool pur contenu dans un koku. La taxe sur le soy, sorte de sauce très goûtée des Japonais, rapporte 3 millions. Les douanes, dont le revenu vient d’être donné en gage aux porteurs d’un nouvel emprunt, rapportent de 16 à 17 millions de yen ; la taxe sur le sucre, 7 millions ; les droits de timbre, 14 millions, et quelques impôts secondaires, 3 millions. Cet ensemble d’impôts atteint environ 170 millions de yen.

A côté, se placent les revenus des services exploités par l’État : postes et télégraphes, 26 millions ; bénéfices des chemins de fer, 9 millions ; revenus du domaine et des forêts, 5 millions ; bénéfices du monopole du tabac en feuilles, 13 millions ; ensemble 52 millions. Nous arrivons ainsi au total de 232 millions, qui est celui du budget ordinaire. Les recettes extraordinaires se composent de ventes de biens domaniaux pour 1 million, de fonds de concours des autorités locales pour 1 million, d’emprunt pour, 7 millions, d’un prélèvement de 4 millions sur l’indemnité de guerre payée par la Chine, et de 7 millions de recettes diverses ; ensemble, 20 millions de yen.

Les dépenses de l’armée, tant à l’ordinaire qu’à l’extraordinaire, ne dépassent pas 42 millions de yen ; celles de la marine, 30 millions ; ensemble, 72 millions de yen ou 185 millions de francs ; c’est avec ces sommes modestes que le Japon a mis sur pied l’armée et la flotte que nous voyons à l’œuvre en ce