Il n’en est pas de même s’il s’agit de raffiner un métal brut, car alors on opère sur des bains qu’il est facile de préparer purs. Ainsi le raffinage électrique du cuivre, par exemple, est entré, aujourd’hui, dans la pratique courante.
A cet effet, on prend comme anode (électrode positive) une lame du cuivre brut que l’on veut traiter et on la plonge dans un bain de sulfate de cuivre pur, où l’on fait passer le courant d’une dynamo et dont la cathode (électrode négative) est constituée par une lame de cuivre pur. La solution métallique est décomposée : son cuivre se porte sur la cathode, tandis que le reste du sel ronge l’anode et se transforme en sulfate de cuivre, qui se dissout dans le bain et est, à son tour, électrolysé. Bref, comme il arrive souvent, la solution employée joue le rôle de véhicule et sert tout simplement à transporter à la cathode le cuivre de l’anode. Quant aux élémens étrangers contenus dans cette anode, les uns, comme le plomb, l’argent, For, etc., forment des précipités boueux au fond du bain, tandis que les autres, fer, zinc, etc., restent dans la dissolution.
Non seulement, de cette façon, on fabrique un cuivre très pur, meilleur conducteur de l’électricité que celui que donnent les anciens procédés de raffinage, mais encore on peut traiter d’une façon rémunératrice des minerais très pauvres, car, des boues que nous venons de signaler, il est facile d’extraire, ce qui aurait été impossible avec les anciens procédés de raffinage, la totalité des métaux précieux que contiennent les minerais de cuivre. Aux États-Unis, en une seule année, on a pu obtenir ainsi 500 tonnes d’argent et 5 tonnes d’or, d’une valeur globale de 150 millions de francs environ.
Le même procédé de raffinage, appliqué au nickel, à l’argent, et, dans certains cas, au zinc, réussit parfaitement. De même pour le plomb, métal dont l’importance grandit chaque jour, non seulement à cause de la tuyauterie, des caractères d’imprimerie, des accumulateurs électriques, etc., tous usages bien connus, mais, surtout, par suite de l’emploi sans cesse croissant des charpentes métalliques, emploi qui exige des quantités considérables de peinture au minium (oxyde de plomb) : aussi la production de ce métal, de 1880 à 1900, est-elle montée de 400 000 à 800 000 tonnes (868 000 tonnes en 1902). Quant à sa métallurgie, comme celle du zinc, comme celle de l’étain, elle est restée stationnaire.