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métallurgie par l’emploi du convertisseur, transformation qui s’est étendue aussi à la fabrication du nickel.

Après le cuivre, le zinc occupe un rang important parmi les métaux les plus usuels. On connaît ses principaux emplois : fabrication des tuyaux, des réservoirs, etc., et, surtout, galvanisation du fer et fabrication du laiton (alliage de cuivre et de zinc). Aussi sa production, de 250 000 tonnes en 1880, a-t-elle atteint 400 000 tonnes en 1900 (513 000 tonnes en 1902). Son extraction, quoique souvent assez difficile, est, en somme, si peu coûteuse que, malgré la dépense de combustible, depuis que les anciens fours ont été remplacés par des fours Siemens, elle n’a pas varié. Il en est de même pour l’étain, métal accessoire, d’ailleurs, qui n’a guère d’importance que parce qu’il entre dans la composition de certains alliages, et particulièrement du bronze (alliage de cuivre et d’étain).

Ici, une question se pose : l’électricité, qui a révolutionné déjà tant d’industries, n’est-elle pas à la veille d’en faire autant pour la grosse industrie métallurgique ? C’est peu probable, comme nous allons tâcher de le montrer.

Ainsi, a priori, l’électrolyse, complément tout indiqué, dans son mode d’emploi le plus général, de l’extraction par voie humide, présenterait des avantages sérieux : 1° elle donne, d’emblée, des métaux assez purs pour qu’on puisse, d’ordinaire, se dispenser de les raffiner ; 2° on peut la mettre en œuvre partout où se trouvent des forces motrices naturelles, et, comme le fait justement remarquer H. d’Agoult, elle permet d’utiliser au mieux les cours d’eau à débit plus ou moins irrégulier, car elle peut facilement supporter les à-coups, le personnel nécessaire étant toujours très peu nombreux et « les stocks de vente faisant volant. » Mais le prix de l’énergie électrique est assez élevé ; de plus, quelle que soit la forme sous laquelle on se sert de la voie électrolytique, cette méthode exige des bains relativement purs, qu’il est donc absolument nécessaire d’épurer à mesure que leur alimentation par des minerais neufs, presque toujours môles à des matières étrangères, tend à les polluer. Or, c’est là un problème excessivement ardu, dont la solution n’est certes pas au-dessus des forces de la science, mais qu’enfin elle n’a pas encore réussi à résoudre, surtout pour les métaux usuels, cuivre, zinc, plomb, le fer, à cause du bas prix de sa fabrication, étant, bien entendu, laissé de côté.