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la garde et que, mieux que personne, ils sauraient apprécier.

Notons encore comme pouvant amener des améliorations très urgentes l’étude approfondie des moyens qu’il faudrait employer afin d’éloigner du Louvre les vagabonds et les gens sans aveu qui, en hiver surtout, encombrent les galeries, pour la plus grande incommodité des copistes et des visiteurs studieux. Un autre progrès à réaliser réclamerait aussi un examen sérieux, je veux dire la nécessité de mettre un peu plus d’ordre dans la répartition et l’appropriation des locaux attribués aux diverses collections, afin de remédier, dans la mesure du possible, à la confusion actuelle et, en tout cas, de prévenir le retour des fautes commises autrefois et dont ces collections, leurs conservateurs et le public pâtissent également.

Voilà, pour nous en tenir à ce qui nous paraît essentiel, bien des points sur lesquels il nous a semblé opportun d’attirer l’attention de ceux qui ont charge de l’avenir du Louvre. Par une coïncidence qui peut amener pour lui les plus heureux effets, les deux nouveaux titulaires de la direction des Beaux-Arts et de la direction des musées nationaux viennent d’être nommés presque en même temps. En présence d’une tâche qui réclame toute leur activité, leur intelligence et leur dévouement, il leur appartient d’établir, par leur concert, un accord fécond entre leurs nombreux collaborateurs, afin de servir les intérêts élevés qui leur sont confiés. Pour délicate que soit leur mission, on n’en saurait imaginer de plus intéressante, ni de plus utile. Il leur est facile d’ailleurs de s’assurer un concours précieux et dont on n’a pas encore tiré, croyons-nous, tout le profit qu’on en peut obtenir. C’est de l’École du Louvre que je veux parler et des services qu’elle est capable de rendre.

La création de cette École répondait à une idée heureuse, celle d’introduire au Louvre un enseignement qui n’existait pas à ce moment et dont les œuvres mêmes que contiennent nos collections seraient à la fois le sujet et le vivant commentaire. La proposition faite par M. Alphonse Bertrand, conservateur du musée de Saint-Germain, pour l’établissement d’un cours d’archéologie, avait donné, en 1875, la première pensée de la fondation de cette École dont les décrets en date du 24 janvier 1882, du 11 novembre 1884 et du 8 octobre 1895 ont réglé l’organisation et le fonctionnement. Très suivis et très appréciés, les cours de l’École du Louvre ont déjà produit des résultats excellons et