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le règne de Charles V, les diverses constructions groupées autour du donjon et enfermées dans une enceinte de hautes murailles flanquées de tours. La vue s’étendait de là sur la rive opposée de la Seine qui, de ce côté, était alors en pleine campagne, avec des jardins, des cultures et des bois. Dans l’enceinte même du château étaient compris des potagers, une ferme, une ménagerie et des logemens nombreux pour les gens de la Maison du roi. La sûreté de cette citadelle commandant le cours du fleuve, avait fait d’elle peu à peu un arsenal, un coffre-fort pour le trésor, un garde-meuble pour les objets précieux et une prison d’Etat où furent enfermés plusieurs personnages importans. Charles V lui-même commençait à lui donner une destination plus pacifique en plaçant dans la tour dite de la Librairie les précieux manuscrits dont les belles miniatures faisaient pressentir la floraison prochaine de notre école de peinture.

Après lui, les Valois, préférant leurs résidences des bords de la Loire, avaient un peu délaissé Paris, jusqu’à ce que François Ier, tout en créant Chambord et en accroissant le château de Fontainebleau, pour lequel il avait une prédilection marquée, s’occupât de donner au Louvre une appropriation mieux en rapport avec les habitudes d’une société brillante et polie. C’est à Pierre Lescot qu’en 1546 il confiait le soin de ces travaux exécutés dans le style élégant et sobre de notre Renaissance. Jean Goujon était, de son côté, chargé de la décoration extérieure et intérieure des nouvelles constructions, qui restaient ainsi une œuvre exclusivement française, alors qu’à Fontainebleau dominait la colonie des artistes étrangers que le roi y avait attirés. C’est également au palais de Fontainebleau que François Ier conservait les sculptures antiques et les tableaux qu’il avait achetés en Italie et parmi lesquels on comptait des chefs-d’œuvre tels que la Sainte Famille, la Belle Jardinière, la Sainte Marguerite, le Saint Michel et le Saint Georges de Raphaël ; la Joconde de Léonard, la Charité et la Sainte Famille d’André del Sarte et d’autres peintures qui, après mainte vicissitude, font encore aujourd’hui la parure de notre musée.

Henri II et Henri III continuaient les travaux de François Ier, et, à partir de 4596, Henri IV, qui avait également embelli le Louvre, en faisait sa résidence habituelle. C’est dans ce palais qu’après l’attentat de Ravaillac, il fut rapporté mourant et déposé au bas de l’escalier dit de Henri II, qu’un quart d’heure