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la station des sous-marins, le dépôt des équipages et trois beaux bassins de radoub construits d’après la méthode du caisson en tôle, fort expéditive, car, tandis qu’on creuse dans le sol, on bâtit tout le revêtement en pierres de taille dans une énorme caisse en fer, que l’on pousse ensuite dans la cavité creusée.

La grosse « bastide » de Missiessy est encore là, enclavée dans les terrains militaires. C’était, à la fin du XVIIIe siècle, un poste avancé, où fut pris, dans une sortie malheureuse, le général en chef anglais, O’Hara. L’aventure parut singulière à beaucoup de gens, et il y eut, du reste, bien des choses peu claires dans ce siège de 1793. Les alliés, Anglais, Espagnols, Sardes, Napolitains ne s’entendaient point du tout, ayant des intérêts fort différens, et négociaient séparément avec la Convention. Les Anglais, en fin de compte, se trouvèrent avoir joué tout le monde et, ne pouvant garder, détruisirent.

Aux appontemens en bois greffés sur le parc à charbon, il y a d’intéressans bateaux amarrés, la Jeanne-d’Arc, le Montcalm, beaux croiseurs cuirassés dont les essais, en vérité, sont un peu longs. Il faut du temps pour mettre au point ces grandes machines compliquées. C’est que nous ne savons pas nous résoudre à faire des séries d’unités identiques, dont le type dérive logiquement, naturellement, d’un type précédent, comme le fils dérive du père. Tout bâtiment neuf est, chez nous, un bâtiment nouveau, par conséquent une « boîte à surprises. » C’est aussi que nos ingénieurs, s’ils brillent par la science et même par l’imagination créatrice qui fait les Dupuy de Lôme, ne seraient peut-être pas assez soucieux des détails de la construction, par quoi l’on évite malfaçons et retouches… Et c’est enfin, — car il faut être impartial, — que nous, marins, qui devrions diriger, ne dirigeons pas. Nous sentons bien que les méthodes de travail de nos arsenaux sont défectueuses, mais nous n’avons pas assez de fermeté pour y porter remède. Et, au fait, le pourrions-nous maintenant, même si nous le voulions ? Toutes les avenues de la haute direction nous sont fermées et nous ne conservons que la responsabilité devant l’opinion, une responsabilité qui sera un jour, bien lourde !…


7 octobre. — Nous nous sommes amusés aujourd’hui, Garay et moi, à flâner par les vieilles rues du « vieil Tholon. » Mon Dieu ! elles ne sont pas fort pittoresques et les jouissances