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A la défense mobile d’Ajaccio, on a voulu voir la prison. Il y avait un prisonnier… Ah ! ah ! un prisonnier… Qui sait ? Peut-être une victime de celle absurde discipline ? La victime, interrogée, a déclaré rondement « qu’elle ne l’avait pas volé, que c’était la seconde fois qu’elle tirait bordée… »

En somme, la marine est obligée de faire tous les deux ans la conquête d’un nouveau ministre et de son entourage. Il lui faut, sans relâche, combattre de sourdes hostilités, dissiper des préjugés et des idées fausses. Rien d’étonnant à cela : depuis quinze ou vingt ans, on nous attaque dans la presse, à la tribune, dans des publications retentissantes, sans que nous ayons jamais daigné répondre. A ne pas comprendre que le régime actuel est essentiellement un gouvernement d’opinion, nous avons gagné de rester ignorés, sans appuis, sans défense contre les malveillans et les haineux.


1er octobre. — Je suis allé aujourd’hui à bord du Château-Renault qui partira bientôt pour la Chine. Quel superbe bateau ! Malheureusement, pour un « commerce destroyer, » il n’est ni assez grand, ni assez armé, et s’il a eu de belles vitesses aux essais, il n’est pas encore certain que son appareil moteur ait assez d’endurance. Quand il s’agit de la solidité des machines, le tout est d’avoir une grande longueur de bielle, et quand il s’agit de la solidité des chaudières, d’avoir un grand « volant de vapeur ; » et il faut pour cela de la place et du poids disponibles. Or c’est la grande supériorité des paquebots sur les croiseurs ; les énormes paquebots rapides d’aujourd’hui déplacent trois fois plus que le Château-Renault, qu’on a timidement arrêté à 8 000 tonnes. Ces bâtimens, donc, outre qu’à vitesse d’essais égale ils échapperont à leurs adversaires, parce que, cette vitesse, ils la conserveront mieux, feront eux-mêmes d’excellens croiseurs. Il est vrai qu’ils n’ont pas de pont cuirassé ni de blindage vertical, que leur machine n’est pas protégée contre un obus bien ajusté, et que le croiseur militaire reprend là un sérieux avantage… Mais ils en seront quittes pour refuser le combat, s’esquiver à la nuit, et porter plus loin leurs ravages.

M. Normand proposait un jour de blinder les murailles des croiseurs auxiliaires. On a fait beaucoup d’objections à cette idée, qui vaudrait pourtant d’être reprise. Pourquoi, comme l’hoplite antique, comme le chevalier du moyen âge, le paquebot