M. Fox, au parti libéral en M. Fox ; au parti conservateur et à lord Liverpool, au parti conservateur en lord Liverpool ; et du chef aux soldats descend le commandement, et des soldats au chef monte l’obéissance, sans que, ni du commandement ni de l’obéissance, rien soit distrait et perdu en chemin. Tel était le parti whig et tel était le parti tory, de l’ancien type, du type pur : tel devait être, à leur image, tout parti formé sur ce type. Et, en effet, lorsque le régime parlementaire, — ou les adaptations plus ou moins déformées qu’on en a faites, — est passé sur le continent, c’est à ce type pur des deux partis anglais à leadership que les partis ont d’abord essayé de se conformer. Mais ils n’y ont partout, ou presque partout, que médiocrement réussi, quand ils n’y ont pas complètement échoué ; et, même là où ils semblaient y avoir réussi pour un temps, bientôt il est devenu évident que la greffe n’avait pas bien pris, et que l’espèce dégénérait. Exemple : le parti conservateur espagnol, de 1874 à 1890 environ, sous le leadership de M. Canovas del Castillo, et le parti libéral, sous le leadership de M. Sagasta ; les autres partis, républicain et carliste, étant réduits alors à rien ou à fort peu de chose. Peu à peu cependant, et en moins de vingt années, le ver apparaissait, le leadership était rongé, les partis se désagrégeaient. Mais il y a plus ; jusque dans la mère patrie du régime parlementaire, jusque sur le sol natal des grands partis classiques, ces partis se sont de plus en plus relâchés, se détendent de plus en plus, et de plus en plus penchent à se dissocier. Observation à retenir : chaque élargissement du corps électoral, chaque réforme, celle de 1832, celle de 1867, celle de 1884, a marqué comme une étape dans l’évolution ou dans la transformation des partis en Angleterre ; et il en a été d’ailleurs exactement de même en Espagne : c’est en 1890 que le suffrage universel y fut introduit, et c’est à partir de 1890 que le parti copié sur le type classique déclina ; comme si la force du nombre, brusquement ou même progressivement jeté dans le moule, le faisait craquer et éclater.
Nous revenons, par cette observation, à notre point central. J’ai eu l’occasion de dire autre part que l’introduction du nombre ou du suffrage universel dans la mécanique de l’Etat pouvait être comparée à l’introduction de la vapeur dans la mécanique de l’industrie. Quelques-uns ont crié à la métaphore ; et pourtant, de métaphore, ici, il n’y en a point, ou il y en a aussi