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publiques, places, ponts et promenades était de 31 000. L’entretien de ces appareils coûte 163 675 marks par an et leur mise en service exige 411 212 marks.

La ville ne tient pas compte dans son budget de la dépense de gaz pour l’éclairage public, qui est assuré gratuitement par ses usines municipales ; ces usines ont en outre 176 500 abonnés à desservir. Nous n’avons pu savoir le nombre des abonnés de la compagnie privée ; on l’a estimé devoir être d’environ 35 000.

La ville de Berlin est alimentée en électricité par deux puissantes sociétés : la maison Siemens et Halske, célèbre dans le monde entier et l’Allgemeine Elecktricitâts Gesellschaft. Ces deux entreprises, les plus puissantes de l’Europe, croyons-nous, ont ensemble obtenu, en 1899, une nouvelle concession qui prendra fin en 1915 et elles ont formé pour l’exploiter une société par actions, Berliner Elecktricitäts Werke, qui a l’obligation de fournir du courant à quiconque le demande, pour la force comme pour l’éclairage, dans un rayon de 30 kilomètres autour de l’Hôtel de Ville de Berlin. Les redevances à payer à la ville sont élevées : 10 pour 100 du montant brut des recettes et la moitié des bénéfices nets. Il est à peu près certain que la durée de la concession sera prorogée jusqu’en 1930.

Pour l’éclairage public, très peu développé du reste, la dépense, par suite des avantages particuliers consentis à la ville, ne revient qu’à 25 ou 30 pfennigs le kilowatt-heure, en comprenant dans ce prix la dépense de l’entretien des lampes à arc, ce qui équivaut à un peu plus de 3 centimes l’hectowatt-heure, soit plus de moitié de moins qu’à Paris. Le service de l’éclairage public considère que, l’incandescence par le gaz donnant, à bas prix, sans grandes dépenses de premier établissement, une lumière aussi intense qu’il pouvait le désirer, il peut réserver la lumière électrique, comme éclairage de grand luxe, à un petit nombre des voies magistrales. Il n’y a, en tout, que 576 lampes publiques à arc. La dépense de cet éclairage ne s’élève qu’à 269 000 marks par an.

Les particuliers consomment beaucoup d’électricité pour l’éclairage et aussi pour les moteurs. Jusqu’ici, le kilowattheure de courant pour l’éclairage coûtait 55 pfennigs ; mais, à dater du 1er janvier 1904, il ne coûte plus que 40 pfennigs. Pour les moteurs, le courant ne coûte que 16 pfennigs le kilowatt-heure, soit à peu près 20 centimes : on paye donc 2 centimes