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la Compagnie par les ingénieurs de la Ville de Paris[1].

Au sortir des appareils d’épuration, le gaz passe par un compteur, qui enregistre le nombre de mètres cubes fabriqués, puis il va s’emmagasiner dans les gazomètres. Ces appareils se composent essentiellement d’une cuve cylindrique pleine d’eau dans laquelle plonge une cloche, guidée et maintenue par une charpente métallique ; un tuyau y introduit le gaz venant de l’usine, tandis qu’un autre laisse s’échapper celui qu’il faut envoyer dans la canalisation, après lui avoir donné les pressions convenables.

Au 31 décembre 1902, la longueur de l’ensemble de la canalisation du gaz à Paris s’élevait à 2 534 517 mètres, dont 895 796 mètres desservaient la zone ancienne ou le vieux Paris, 776 203 mètres la zone annexée en 1860, et 862 518 mètres la zone extérieure. Cette immense quantité de tuyaux, dont le diamètre varie de 27 millimètres à un mètre, se subdivisait en 43 790 mètres de conduites en plomb ; 107 880 mètres de conduites en fonte ; et 2 382 847 mètres de tuyaux en tôle bitumée. Les grosseurs les plus employées sont du diamètre de 0m, 108 (il y en a 1 013 kilomètres) et de 0m, 081, dont il y a 678 kilomètres. La canalisation établie dans Paris, qui doit faire retour à la Ville à l’expiration de la concession, est évaluée à plus de 40 millions de francs.

Le développement superficiel de ce réseau de conduites était, au 1er janvier 1903, de 817 678 mètres carrés dans Paris et de 334 733 mètres hors des fortifications.

L’utilisation de cette canalisation est fort différente si l’on considère séparément chacune des zones desservies. Dans le vieux Paris, il avait été consommé, par mètre courant de conduite, 218 mètres cubes de gaz en 1902 ; pendant la même année, la consommation dans la zone annexée n’a été que de 121 mètres cubes ; et elle s’est élevée seulement à 34 mètres cubes et demi dans la zone extérieure, qui comprend les communes du département de la Seine et une douzaine de celles de la partie du département de Seine-et-Oise, à l’Ouest et au Nord-Ouest de la Seine.

Le gaz circule dans ce gigantesque réseau, sous une pression

  1. Au point de vue du pouvoir éclairant, MM. Brissac et de Mont-Serrat, dans leur traité le Gaz et ses applications, estiment que le gaz de Londres est supérieur de 5,3 pour 100 à celui de Paris, tandis que celui de Berlin lui serait inférieur de 6 pour 100.