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temps. J’attends en ce rencontre la continuation de vos bons offices. »

« ANNE-MARIE-LOUISE D’ORLEANS. »


Le Roi mit deux mois à répondre :

« A ma cousine que c’est Mlle fille aînée de feu Mgr le Duc d’Orléans. »

« Ma cousine, j’ai une extrême consolation de vous voir dans les sentimens que vous me témoignés par votre lettre, j’oublie de bon cœur le passé, et je vous permets non seulement d’aller faire un tour à Paris, mais aussi d’y demeurer, ou de choisir tel autre séjour qui vous sera plus agréable, et même de venir ici, en cas que vous le souhaitiés, m’assurant que votre conduite me donnera toujours sujet de vous chérir, et de vous traiter comme une personne qui m’est aussi proche que vous êtes. Je vous remercie de l’affection avec laquelle vous m’écrivez sur la grossesse de la Reine, et prie… », etc.

« Louis. »


Quelques jours plus tard, Mademoiselle était en route pour Fontainebleau, bien résolue à n’y faire qu’une apparition. Elle nageait dans la joie d’avoir recouvré la liberté de ses mouvemens, mais la Cour, à présent, lui faisait peur. Le terrain y était devenu trop glissant pour une personne de son humeur, aimant autant son indépendance, et aussi rebelle à toute discipline.


ARVEDE BARINE.