Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 20.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA ROUTE DE SAINTE-HÉLÈNE
LES DERNIERS JOURS DE NAPOÉON
EN FRANCE

II[1]
ROCHEFORT ET LE « BELLÉROPHON »


I

A la tombée du jour, l’Empereur s’arrêta au château de Rambouillet. Il ne voulait que prendre une heure de repos, mais, après le souper, il se sentit légèrement indisposé. Il but une tasse de thé et se mit au lit. On repartit de bon matin le lendemain 30 juin. Au relais de Vendôme, la maîtresse de poste vint à la portière de la calèche et demanda d’un air effaré s’il était vrai « qu’il fût encore arrivé un malheur à l’Empereur ? » Elle le reconnut. Elle leva les bras au ciel et s’enfuit en pleurant dans sa maison. Entre onze heures et minuit, on traversa Tours. A la sortie de la ville, l’Empereur fit arrêter la voiture devant une auberge et chargea Rovigo d’aller chercher le préfet. C’était le comte de Miramon, un de ses anciens chambellans. Il voulait s’informer si quelque courrier suspect n’avait point passé par Tours, car il craignait qu’un émissaire de Fouché ne l’eût devancé pour préparer un guet-apens. Miramon s’empressa de se

  1. Voyez la Revue du 15 février.