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le mouvement de l’Extension depuis 1876 a abdiqué entre les mains du Sénat et les cours-modèles vont fonctionner cet hiver. Les écoles secondaires (non pas les public schools, mais les établissemens privés que nous désignerions sous le nom vague et collectif de pensions) vont être visitées régulièrement par les inspecteurs de l’Université et le School-leaving certifîcate va recevoir son estampille. L’Université londonienne, (en cela, ne fait que suivre l’exemple donné par Oxford et Cambridge, en s’efforçant d’unifier et de systématiser cet enseignement dans le rayon plus particulièrement soumis à son influence et où se recrute la majorité de ses étudians.


IV

Je n’ai pas la prétention d’avoir tout dit, ni même tout le nécessaire, mais j’espère avoir éveillé l’attention des spécialistes qui pourront approfondir le sujet en se référant aux documens techniques.

Je ne me risquerai pas à prédire quel sera l’avenir de l’Université de Londres. Mais ce qui me rassure sur ses destinées futures, c’est de voir que, sortie de discussions académiques, elle s’adapte, maintenant, de son mieux, aux circonstances, aux hommes, aux besoins.

Rien ne serait plus déplorable que de se croire arrivé, au moment même où l’on part, et de se dire avec un sot optimisme : « Voilà qui est fait et parfait ! Çà, reposons-nous et laissons la machine aller toute seule. » Les machines ne vont jamais toutes seules ; il faut les graisser, les réparer, les diriger et, s’il se peut, les perfectionner pour leur donner plus de force, de précision ou de rapidité. Une université stationnaire est une université qui recule, et la routine envahit tout ce que le progrès ne vivifie pas. Rien à craindre de ce côté et, si l’Université, d’autre part, sait se garder contre l’esprit d’inquiétude, de tatillonnage et de bouleversement qui précipite et multiplie les expériences, elle est sûre de vivre et de rendre des services non seulement à Londres et à l’Empire, mais à la science internationale et à la civilisation universelle.

Peut-être serai-je plus habile à dire ce qu’elle ne sera pas qu’à expliquer ce qu’elle sera. Et, pour le faire, je n’ai qu’à regarder les vieilles Universités. Londres devait, en vertu de la nature