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façon on fait pénétrer l’air du dehors dans les Boards of Studies et on tempère, le cas échéant, l’exclusivisme des spécialistes.

La Convocation est le seul des élémens constitutifs de la vieille Université que nous retrouvions dans la nouvelle sans modification sensible. Elle a toujours son président élu, sa commission permanente, ses assemblées ordinaires et extraordinaires, son droit de surveillance qui va presque jusqu’au veto suspensif.

Quant aux Facultés, elles ont pour chef un doyen élu pour quatre ans. Elles se composent des professeurs et des recognised teachers auxquels ce droit a été spécialement conféré par le Sénat. Elles sont au nombre de huit (au lieu de six proposées par le rapport de 1894), à savoir : 1° les arts qui comprennent les langues classiques ou vivantes, l’histoire, les sciences morales et les mathématiques ; 2° la science, c’est-à-dire la physique, la chimie, la biologie et la mécanique théorique ; 3° l’Engineering, qui embrasse toutes les applications des mathématiques et de la physique aux mines, aux ponts et chaussées, aux chemins de fer, aux constructions navales, à l’architecture et à l’agriculture ; 4° l’économie politique et la sociologie, avec l’industrie et le commerce ; 5° la médecine et la chirurgie ; 6° les lois ; 7° la théologie ; 8° la musique.

Cette nomenclature suggère déjà quelques réflexions. Quelle humble place occupent aujourd’hui dans ce défilé, en bon ordre, des connaissances humaines, les langues classiques, ce qu’on appelait autrefois, en France, les Humanités ! Il y a cent ans, elles eussent été toute l’Université : aujourd’hui, elles n’ont même plus une Faculté à elles et, dans le domaine des langues, elles voient la faveur se porter surtout vers les idiomes vivans. La science qui se dégageait il y a cinquante ans de la Faculté des arts, mais qui y conserve toujours un pied, engendre à son tour deux Facultés nouvelles (Engineering et Economies) sans compter son étroite affinité avec la médecine. La Faculté de théologie (Divinity) montre déjà une certaine vitalité et ses degrés seront recherchés, parce qu’ils donnent, pour la première fois, un status universitaire et, par conséquent, une position sociale aux clergymen qui ne font point partie de l’église d’Etat. En revanche, la Faculté des lois n’a pu encore être organisée, parce que les Inns of Court et l’lncorporated Law Society n’ont pas réussi, jusqu’à présent, à se mettre d’accord sur cette organisation. Il ne faut pas oublier que les barristers-at-law (avocats) font partie de la