Dans la montagne inaccessible
J’ai grimpé le plus haut possible
Et j’ai pris le soleil pour cible. „
J’ai visé le soleil flambant,
O lire laire,
Je l’ai manqué. En retombant,
La flèche a fait jaillir mon sang,
O lire lire !
Je m’en retourne chez ma mie.
Dès qu’elle a vu ma chair meurtrie,
La voilà qui pleure et s’écrie :
« Pardon de t’avoir fait souffrir,
O lire laire !
Pauvre ami, mon méchant désir
T’a mis en péril de mourir...
O lire ! ô lire I
— Ne pleure pas, ma mie, et pose
Sur ma blessure encor mal close
Comme un baume, ta bouche rose.
Ma dernière heure sonnerait,
O lire laire,
Et mon cercueil serait tout prêt,
Que ta bouche me guérirait...
O lire lire ! »
Au long du chemin bordé d’eau courante,
L’année et la menthe
Semblaient se mouvoir et danser au fil
Du ruisseau, tandis que les demoiselles
Y mouillaient l’azur de leurs ailes...
— Amie aux yeux clairs, vous en souvient-il ?