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LE THÉÂTRE
DE
GABRIEL D’ANNUNZIO

On s’était habitué à considérer exclusivement M. d’Annunzio comme un romancier et un poète, quand une tournée de Mme Duse, à travers l’Europe et les deux Amériques, le présenta à ses admirateurs sous la figure d’un auteur dramatique. Et, aussi bien, il semble que cette dernière incarnation de son talent soit chère entre toutes à l’auteur de l’Enfant de Volupté. Les lecteurs de ses romans, et la critique bienveillante, l’invitent vainement à revenir vers un genre auquel il doit le meilleur de sa réputation : il affirme chaque fois son droit de dépenser ses dons comme il lui plaît ; et, dès aujourd’hui, son œuvre théâtrale, comparée à son œuvre de romancier, n’est guère moins considérable en importance et en nombre. Il a fait représenter à Paris, en 1897, le Songe d’une matinée de printemps. Cette pièce a été presque immédiatement suivie de la publication du Songe d’un crépuscule d’automne, écrit dans la même forme dialoguée, avec les mêmes intentions scéniques. La Gioconde, tragédie en quatre actes, a été représentée à Palerme au théâtre Bellini, le 15 avril 1899. La Ville morte, tragédie en cinq actes, a été donnée pour la première fois en français à Paris au théâtre de la Renaissance, le 21 janvier 1898. La Gloire, en cinq actes, a été produite au théâtre Mercadante de Naples, le 27 avril 1899. Françoise de Rimini a été jouée le 10 avril 1901 à Florence, et l’on annonce que l’écrivain vient d’achever un drame nouveau, la Fille de Jorio.