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social ; tout de suite nous voilà en défiance des charlatans, des panacées, des remèdes universels, radicaux et simples ; un savant comme Claude Bernard se met à rire quand Raspail lui propose de tout guérir avec du camphre et de l’alcool.

Pardon, Monsieur, de cette dissertation ; je suis trop rempli de mon étude ; tout ce que je voulais dire, c’est que nos méthodes, bien loin de nous éloigner de vous, nous en rapprochent. Je l’ai toujours souhaité, et je vous prie d’en agréer l’assurance comme un nouveau témoignage de mon attachement et de mon respect.


A Monsieur F. Guizot.


Paris, 20 décembre 1873.

Monsieur,

On m’apprend que dans la discussion des titres du 23 décembre, chaque candidature doit être présentée et défendue par un académicien ; on me nomme les académiciens qui rendront ce bon office à mes compétiteurs. Est-ce trop vous demander que de vous prier de me le rendre ? Je ne pourrais être dans des mains plus autorisées et plus compétentes. Depuis vingt ans mon travail littéraire et scientifique s’est fait sous vos yeux et en partie sous vos auspices ; je pourrais prendre pour devise de mes vingt-trois volumes l’épigraphe que j’ai empruntée à l’Histoire de la civilisation et que j’ai mise à l’Histoire de la littérature anglaise ; j’ai fait de la psychologie pure et de la psychologie appliquée à l’histoire, voilà tout, et vous êtes peut-être la seule personne qui, ayant employé une méthode heureuse, puissiez admettre qu’une autre méthode peut aussi donner de bons résultats.

Agréez, Monsieur, les assurances de mon attachement et de mon respect.


H. TAINE.