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ce qui milite en sa faveur ; d’ailleurs il est plus difficile à la Guerre que dans l’Université de mettre un homme en retrait d’emploi. En attendant, il reste, branlant dans le manche. Il n’y a plus rien à faire de ce côté.

Je travaille sur les poètes du XVIIIe siècle, Pope et Burns. Je me rappelle que tu souhaitais un sujet, assez français et sur la Révolution. Pourquoi ne prendrais-tu pas Fox ? Il ne nous est pas hostile, et il est très éloquent. Un travail très intéressant serait : « De l’attitude de l’Angleterre en face de la France pendant la Révolution française. »

Qu’est-ce donc que ce livre de M. Guizot que je vois annoncé : « Trois rois, trois peuples, trois siècles ? » Son dernier ouvrage me paraît très élevé et bien beau de style ; sur plusieurs points que tu devines je n’ai pas été convaincu.

Quand tu reviendras à Paris, voudras -tu me rapporter le 1er et le 2e volume du Pictorial history ?

Mille respects et amitiés chez toi ; je te serre la main bien affectueusement.


A M. F. Guizot.


Paris, 4 janvier 1863.

Monsieur,

Vous avez eu la bonté, l’an dernier, de présenter à M. le maréchal Randon ma candidature pour la chaire de littérature de Saint-Cyr[1] ; il l’avait acceptée et la nomination était presque faite, lorsqu’on s’est aperçu que le titulaire n’avait pas l’âge de la retraite ; en sorte que, s’il n’y a pas eu de nomination, c’est seulement parce qu’il n’y a pas eu de vacance. Je tiens tous ces faits de M. Duruy, inspecteur général, et de M. le général Blondel, chef du personnel.

Cette année, ces Messieurs, dont la bienveillance pour moi est extrême, ont d’eux-mêmes pensé à moi pour une autre place actuellement vacante, celle d’examinateur d’histoire et d’allemand pour l’entrée de Saint-Cyr. Ils ont présenté mon nom au maréchal, qui ne lui a point fait le même accueil que l’an dernier. Il paraît que, dans ces derniers temps, quelques personnes fort passionnées ou médiocrement sincères m’ont représenté

  1. Voir les lettres précédentes.