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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




31 octobre.


Les Chambres sont rentrées en session le 20 octobre, c’est-à-dire un peu plus tard qu’à l’ordinaire, ce qu’il faut attribuer à la visite des souverains italiens. Néanmoins M. Combes a exprimé l’espoir que le budget sera voté le 31 décembre, et qu’on n’aura pas besoin de recourir aux douzièmes provisoires. Nous souhaitons qu’il en soit ainsi, et la chose n’est pas impossible. Quand les radicaux-socialistes sont au pouvoir, ils sont pleins d’indulgence pour le gouvernement, c’est-à-dire pour eux-mêmes, et ils votent le budget au pas de course, se réservant de le discuter de la manière la plus pointilleuse et de le cribler d’amendemens lorsqu’ils ont affaire à un ministère modéré. Comme le budget perd généralement plus qu’il ne gagne à cette discussion et qu’il en sort presque toujours avec une augmentation des dépenses, plus il va vite et mieux cela vaut. Puisse-t-il donc être voté avant la fin de l’année : c’est la seule partie de son programme sur laquelle nous soyons d’accord avec M. le président du Conseil.

Quel en est le reste ? On attendait avec quelque impatience la première rencontre de M. Combes avec la Chambre dans l’espoir qu’il le dirait. Les nombreux discours qu’il a prononcés pendant les vacances, nous avaient insuffisamment renseigné à ce sujet. La lutte contre les congrégations est très avancée ; on peut même entrevoir le moment où elle sera finie. Cependant M. Combes continue d’en parler comme s’il n’avait pas d’autre chose à faire et comme si son œuvre était là tout entière. C’est ainsi que, dès l’ouverture de la session, il a présenté à ses amis comme un appeau extrêmement alléchant l’abrogation de la loi Falloux et leur a promis la « disparition de l’enseignement congréganiste. » Mais il ne s’est expliqué davantage. Comprend-