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Les
idées musicales d’Aristote


Les Problèmes musicaux d’Aristote ; texte, traduction, notes philologiques et commentaire musical, par MM. F.-A. Gevaert et J.-C. Vollgraff. — Gand, Librairie générale de Ad. Hoste.


Peu de musiciens, artistes et savans à la fois, ont fait pour l’honneur de la musique autant que l’illustre directeur du Conservatoire de Bruxelles. Par ses études et ses découvertes, grâce à l’ampleur et à la sûreté d’une érudition que le bonheur de l’intuition a mainte fois servie, M. Gevaert a renouvelé, sinon créé, l’histoire de la musique dans l’antiquité.

Nous devons à un tel maître de ne pas ignorer ce que la musique des Grecs était en soi, et de savoir, mieux encore, ce qu’elle était dans la pensée des grands esprits de la Grèce. Aristote fut au nombre et peut-être le premier de ceux-là. Quelle idée et quel sentiment eut de la musique le philosophe de Stagyre, c’est ce que nous voudrions chercher aujourd’hui. Remercions, en commençant, l’écrivain qui sera notre guide. M. Gevaert a doublement servi la gloire de notre art : il en a reporté plus loin l’origine ; il en a pour ainsi dire, — et ce second hommage est encore plus précieux, — élevé plus haut l’éminente dignité.


I

Musicien pratique, ou pratiquant, il semble qu’Aristote ne le fut guère. Au dire de M. Gevaert, il n’aurait composé qu’une