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Seule parmi les grandes puissances européennes, l’Italie a couvert au moyen des ressources normales de son budget les dépenses de l’expédition d’Extrême-Orient, si bien que les annuités de l’indemnité chinoise constitueront un boni pour ses exercices futurs. Pour avoir de ses finances une idée complète, il convient de rappeler qu’à côté du budget ordinaire dont nous venons de résumer les chiffres, l’Italie en a deux autres, celui des chemins de fer et celui qu’elle appelle « du mouvement des capitaux » et qui comprend les dettes contractées ou remboursées. Voici les résultats de la combinaison des trois budgets pour les cinq derniers exercices :

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Années Construction de chemins de fer Mouvement des capitaux Total des colonnes Excédens des budgets ordinaires Solde actif ou passif
A B C ou A + B D E ou D - C
1897-1898. — 20 + 10 — 10 + 9 — 1
1898-1899. — 19 + 1 — 18 + 33 + 15
1899-1900. — 21 — 12 — 34 + 39 + 5
1900-1901. — 18 — 9 — 27 + 69 + 42
1901-1902. — 17 — 14 — 31 + 63 + 32
Totaux. — 95 — 24 — 120 + 213 + 93


M. Maggiorino Ferraris, à qui nous empruntons l’instructif tableau qui précède, insiste avec raison, dans son étude intitulée « Progrès des finances italiennes », sur le budget du mouvement des capitaux, qui enregistre les variations du compte « capital » de la nation, de son patrimoine : à l’entrée (entrata), figurent les dettes contractées ; à la ‘sortie (spesa), les sommes employées à amortir. Ainsi l’entrée de 10 millions pour l’exercice 1897-98 signifie que, cette année-là, il a été, par solde, emprunté ou aliéné en valeurs patrimoniales 10 millions. Au contraire, quand l’exercice 1899-1900 montre une sortie de 12 millions, c’est qu’il a été amorti par solde une somme supérieure de 12 millions à celle des dettes contractées. Le résultat global des cinq derniers exercices est le suivant : il y a eu, après avoir payé 25 millions pour frais de l’expédition en Chine, 213 millions d’excédent de rentrées budgétaires, qui ont servi à construire pour 95 millions de chemins de fer, à amortir pour 24 millions de dette ; il est resté, en fin de compte, à la disposition du Trésor une somme de 93 millions. Pour l’année 1902-03, il a été prévu