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États Dette Valeur des chemins de fer Amortissement « Revenu net du domaine. «
Arrérages de la dette prévu pour 1902-1903 Chemins de fer Autres propriétés
Empire 3 512 2 030 (Revenu capitalisé à 4.) 127 « 81 «
Prusse 8 410 9 980 (Capital d’établissement.) 293 50 662 103
Bavière 2 123 1 536 (Revenu capitalisé à 4.) 65 3 57 30
Saxe 1 160 1 140 (Capital d’établissement.) 37 11 42 11
Wurtemberg 636 766 (Capital d’établissement.) 22 4 2 12
Bade 513 785 (Capital d’établissement.) 17 7 22 7
Hesse 394 « 12 1 14 2
Hambourg 596 « 21 « « 27
Autres États 374 « « « « «
17 718 16 257 594 3 880 «


0n voit que la valeur en capital des chemins di ; fer est sensiblement égale au montant du total des dettes, qui n’atteint pas 18 milliards de francs, et que les arrérages de ces dettes exigent une annuité inférieure aux trois quarts des revenus nets du réseau ferré. La propriété d’un actif qui rapporte des sommes pareilles justifierait, en cas de besoin, de nouveaux emprunts de la part des États allemands, qui possèdent là une véritable réserve. Leur situation est, sous ce rapport, bien supérieure à celle de pays qui ne peuvent gager leurs emprunts que par des impôts nouveaux. Nous ne prétendons nullement en conclure que le salut pour ces derniers consisterait à acquérir un réseau d’Etat : ce serait le remède de Gribouille qui dépenserait de l’argent pour pouvoir s’endetter. Mais nous constatons la situation qui est née d’un passé sur lequel il n’y a plus à revenir, et qui met en présence une Prusse, propriétaire de 30 000 kilomètres de chemins de fer, lui rapportant net 662 millions par an, et une France qui en possédera autant dans un demi-siècle, mais qui, en attendant, non seulement ne tire aucun revenu de ses voies ferrées, mais leur verse tous les ans une annuité plus ou moins importante du chef de diverses conventions, notamment à titre de garantie d’intérêt.