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françaises ; mais peu à peu, du Congo-indépendant où l’on a mené de front la conquête et l’outillage, des compagnies belges envahissantes passent sur la rive française du Congo et de l’Oubangui, annexant les factoreries françaises, dont les directeurs se résignent à ne plus faire que des transports pour le gouvernement ; telle est l’indigence de notre flottille, qu’en 1898, le pavillon tricolore, au-dessus du Stanley-Pool, ne bat plus que sur une chaloupe à vapeur, celle de la mission catholique de Brazzaville ! Le Gabon végétait, le Congo ne faisait presque aucun commerce, du moins avec la France ; dans le pays intermédiaire, les indigènes, fatigués par les réquisitions du portage, se révoltaient. ; Marchand devait, en 1896, rouvrir la route de Loango à Brazzaville ! Notre pauvre colonie était-elle donc condamnée à mort ? C’est à ce moment que les succès du colonel Thys dans le Congo indépendant vont retentir jusque dans notre domaine, et nous décider à tenter, mais sans renoncer à la conquête, une délicate expérience de colonisation.


II

La deuxième période de l’histoire du Congo français s’ouvre le jour de 1 inauguration du chemin de fer belge de Matadi au Stanley-Pool (juillet 1898). La construction de cette voie ferrée, la première de l’Afrique équatoriale, restera l’une des victoires les plus disputées de l’homme sur la nature : hostilité du climat, inexpérience ou rareté de la main-d’œuvre, pauvreté des régions traversées, il n’est pas de difficulté qui n’ait surgi, dépassant au centuple toutes les prévisions, devant l’inlassable persévérance du colonel Thys ; on fut à la veille de la faillite et de l’abandon ; en trois ans, moins de trente kilomètres étaient achevés, le désespoir se glissait au cœur des plus croyans… À bout de souffle, la compagnie du chemin de fer dépassa cependant le point mort : la voie était montée jusqu’au « Col de l’Horizon, » les longues ondulations des plateaux appelés Monts de Cristal s’ouvraient désormais sans grands obstacles devant elle ; la partie était gagnée.

Autant avait été vive l’angoisse des dernières épreuves, autant fut joyeuse, violente, triomphale, la certitude du succès désormais prochain : la Belgique en vint bien vite à se passionner pour sa colonie du Congo. Des sociétés puissantes, plus ou moins