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L’ARMÉE CHINOISE

Aucun de ceux qui l’ont vue à l’œuvre ne niera que l’armée chinoise, pendant la dernière campagne du Pe-tchi-li, et notamment dans les opérations de Tien-Tsin, comme organisation générale, comme armement, comme instruction militaire de son infanterie et de son artillerie, en un mot, comme valeur de ses différens élémens, se soit trouvée en progrès très marqués sur l’armée que les contingens français et anglais eurent à combattre en 1860 et les Japonais en 1894. Et cependant, à en croire les renseignemens fournis par des officiers et par des explorateurs qui ont parcouru la Chine avant l’explosion du mouvement boxer, les troupes du Pe-tchi-li, les seules que les Puissances aient rencontrées devant elles à Tien-Tsin et à Pékin, n’étaient point peut-être celles qui possédaient l’instruction militaire la plus complète et les meilleures qualités manœuvrières.

Ce qui est certain, c’est que, à Tien-Tsin, ceux des généraux alliés qui disposaient du service de renseignemens le plus sûr, Japonais et Anglais, étaient particulièrement préoccupés, au moment d’entreprendre la marche sur Pékin, de l’éventualité où l’armée internationale pouvait se trouver de rencontrer, sur sa route, les 8 000 hommes composant le corps d’armée du Chang-toung, qui avaient été instruits, quelques années auparavant, par des Européens, à Siao-Tcheou, près de Tien-Tsin ; et que Yuan-Shi-Kaï, leur chef, avait emmenés en majeure partie avec lui quand il fut appelé au gouvernement de cette province. Fort heureusement, en raison de l’obligation où était ce vice-roi de