nom d’États-Unis, et qui promulgua sa Constitution en 1788. « Quelle que soit l’époque de la dissolution de l’Union, » dit le républicain Hamilton, à ce moment l’Amérique pourra dire avec le poète : « Adieu, adieu pour jamais, à toute ma grandeur. » Et Jefferson, le démocrate, déclara de son côté que, « le gouvernement fédéral ne sera jamais rien de plus pour l’Amérique, que le département des Affaires étrangères. »
Washington, un républicain, un Anglo-Saxon, l’intime de Hamilton, fut le premier président des États-Unis (1789-1797). On sait qu’Adams lui succéda, et, quatre ans plus tard (1801), Thomas Jefferson fut appelé à diriger la nation. Quelques détails pittoresques, donnés par les chroniqueurs de la première heure, éclairent d’une façon vivante les différences entre les deux partis, et la liberté qu’on laissa à chaque Président de produire ses opinions personnelles. Quand on discuta la question du titre officiel qui serait donné au Président, Washington demanda qu’on lui accordât la qualification de High Mightiness (Votre Haute Puissance). Le jour de la naissance du Président fut célébré comme une fête nationale, ainsi que jusqu’alors on en avait usé pour le Roi. Une fois par quinzaine, Washington tenait dans sa propre maison, des petits levers où l’on observait toutes les formalités des levers royaux. Le Président, vêtu de velours noir, avec des bas de soie blanche, un gilet de satin blanc et une longue épée, engainée de cuir blanc, avec ses cheveux poudrés et noués en queue, se tenait, debout, adossé à la cheminée. Il avait son couvre-chef à la main et il accueillait d’un salut chaque visiteur qu’on lui présentait. De son côté, Mme Washington, tout comme la reine d’Angleterre, tenait des levers. On était obligé d’y venir en robes de gala, de faire les révérences, de la nommer lady Washington. À l’ouverture du Parlement, Washington se fit conduire, dans un carrosse à huit ressorts, superbement relevé de Cupidons, de guirlandes, de fleurs et de fruits, avec un attelage de six chevaux blancs menés par des cochers et des postillons en livrées écarlates à galons d’argent.
Démocrate non seulement dans sa façon de penser, mais dans sa manière de vivre, Jefferson s’habillait avec une simplicité absolue. Il refusa de faire connaître le jour de sa naissance. Il ne reçut jamais de façon privée ; mais, deux fois par an, au 1er janvier et au 4 juillet, il ouvrit ses portes à la foule, et serra la main à tout venant. Le jour de son installation, quand