sa politique les États situés sur la rive orientale du golfe Persique et du golfe d’Oman, et tandis qu’il installait un résident à Mascate, un autre à Bassora et qu’il nouait des relations d’amitié avec Kowéit, il résolut de s’assurer l’alliance de la Perse et des chefs du Béloutchistan.
Déjà le gouvernement français, prenant les devans, avait fait partir en 1796 pour la Perse la mission du naturaliste Olivier ; à cet envoi le gouvernement britannique répondit par la mission de John Malcolm, qui fut assez heureux pour obtenir en 1801 de la cour de Téhéran un traité d’alliance perpétuelle contre la France ; mais ce succès fut éphémère. La renommée de Bonaparte et la crainte des armées françaises dont la gloire emplissait le monde et frappait d’admiration l’Orient, l’emporta sur l’or et les efforts des Anglais. Le chah qui régnait alors, Feth Ali, déchirant de son propre mouvement le traité tout récent encore que lui avait dicté John Malcolm, écrivit de sa main au Premier Consul pour lui demander son alliance et son amitié. Avant de répondre à cette ouverture par une ambassade officielle, Napoléon voulut qu’un agent de confiance allât en Perse prendre des informations plus précises. Le comte Joubert fut choisi pour cette mission délicate, qui occupa les années 1805 et 1806, et qui fut suivie en 1807 de l’ambassade du général Gardanne, accompagné pour la circonstance d’un personnel choisi d’officiers et d’ingénieurs. Malheureusement la conclusion du traité de Tilsitt, en faisant de la France l’alliée de la Russie, alors ennemie de la Perse, vint rompre les négociations. Le général Gardanne dut partir, et l’Angleterre, qui avait désormais le champ libre devant elle, se hâta de profiter des nouvelles dispositions du chah pour envoyer à la cour de Téhéran la mission de sir Gore Ouseley, en même temps qu’elle chargeait le lieutenant Pottinger et les capitaines Grant et Christie d’explorer le sud de la Perse et le Béloutchistan.
La chute de Napoléon vint bien débarrasser l’Angleterre de tout souci du côté de la France, mais ce fut pour la mettre en présence d’un rival plus redoutable encore, la Russie, parce que cette dernière puissance est à portée, par son voisinage et par les forces et les ressources dont elle dispose, d’exercer une action énergique sur la Perse. Vers le commencement du XIXe siècle, la politique des tsars cherchait, elle aussi, à ouvrir à l’influence russe cet État, et employait, pour y parvenir, le seul procédé